L'endroit le plus dangereux du monde, de Lindsey Lee Johnson

Titre : L'endroit le plus dangereux du monde 
Auteur : Lindsey Lee Johnson
Date de sortie : 29 mars 2017
Thèmes : Young Adult, harcèlement scolaire
Prix : 22€ Format Broché
Maison d’édition : JC Lattès, collection lecture étrangère
Note : 9/10

Résumé :

Dans une communauté idyllique de riches californiens au nord de San Francisco – un faux paradis – un drame survient. Parmi les élèves privilégiés du collège local, Tristan Bloch, 13 ans, amoureux de Cally, lui a déclaré maladroitement sa flamme dans une lettre qu'elle a fait circuler sur Facebook. Un matin, il part à vélo se jeter du haut du Golden Gate.
Cette tragédie va hanter un groupe de jeunes dont le lecteur découvre, avec le nouveau professeur d’anglais, la jeune Molly, les secrets et les blessures d’une adolescence sans repères. Il y a parmi eux Emma, la danseuse si douée, et fêtarde, Dave, le tricheur, l’élève moyen qui s’efforce de répondre aux attentes de ses parents, Callista, la hippie marginale …Tous sont addict aux réseaux sociaux, à l’alcool, à la drogue, au sexe. Jusqu’au jour où, à l’occasion d’une fête improvisée dans la luxueuse demeure d’un des parents absents, leurs excès vont provoquer le saccage des lieux et entraîner un terrible accident de voiture.
À la fin de leur dernière année scolaire, avant d'intégrer l’université, ces jeunes qui lisent et se passionnent pour le roman de Fitzgerald, Gatsby le magnifique, perdent leur assurance et leur arrogance, ils vont enfin entrer dans le monde réel.

Mon avis :

« L'endroit le plus dangereux du monde » est un Young Adult qui a su attirer mon attention. Moi qui suis comme bon nombre d'entre vous une adepte des réseaux sociaux, j'ai voulu savoir comment l'auteure allait nous les décrire en utilisant les pensées de jeunes adultes qui sont la plus grande majorité des utilisateurs.

Dans le collège dans lequel évolue une bande de riches adolescents californiens vient de se produire un horrible drame. Un élève harcelé vient de mettre fin à ses jours. Tous les protagonistes de l'histoire ont une connexion avec la tragédie.

Grâce aux points de vue qui alternent de l'un à l'autre, j'ai été mise dans la peau de ces huit adolescents cruels qui usent de tous les outils que leur fournissent les réseaux sociaux pour agrémenter cette méchanceté contre ceux qui sont les plus vulnérables.

Ils vivent et publient les moments marquants de leur quotidien sur les réseaux.

J'ai été aux premières loges de cette envie d'aller toujours plus loin pour certains, de repousser leurs limites jusqu'à l'extrême. Sexe, drogue, alcool sont leurs vices les plus sanglants.

Dans ce roman, l'auteure aborde avec finesse et transparence toutes les conséquences et répercussions qu'ont les réseaux sociaux, elle montre à quel point des paroles ou des mots écrits peuvent pousser des personnes plus fragiles à commettre l'irréparable.

J'ai trouvé que l'auteur avait bien fait de venir implanter cette nouvelle professeure qui pourrait être l'aide dont auraient besoin les adolescents. Elle est au plus près d'eux, elle essaye de les emmener vers le bon chemin, elle sait être à l'écoute même si pour autant elle n'est pas la clé pour résoudre tous leurs problèmes.

Ici il est question de harcèlement, l'un des maux les plus virulents de notre société actuelle, qui touche plus grandement des adolescents. On comprend souvent après coup que ces personnes se retrouvaient dans une impasse avec pour elles plus aucun autre choix que de mettre fin à leurs jours comme porte de secours et de libération.

Pourtant, je pense que des tragédies pourraient être évitées si certains parents faisaient plus attention à leurs enfants. Je ne dis pas que tous les parents sont comme cela mais bon nombre d'entre eux, oui.

Par exemple, certains n'ont pas conscience des dangers auxquels ils exposent leurs enfants en les laissant naviguer sur la toile. Ensuite, je crois que s'il y avait plus de moyens d'écoute mis en place dans les établissements scolaires, beaucoup de drames pourraient être évités. Les personnes, comme je le disais, qui sont harcelées, ont peur et n'osent pas parler, s'il y avait plus de sensibilisation au harcèlement, peut-être que de nombreux suicides n'auraient pas lieu.

Car oui, à l'heure d'aujourd'hui ce mal est trop pris à la légère d'après moi quand on sait qu'il touche plus d'un adolescent sur trois.

Je m'égare, revenons aux personnages du roman. L'auteur m'a bluffée en décrivant, montrant et ponctuant chacune des personnalités si différentes des huit protagonistes. Ils ont tous une part de responsabilité dans le drame qui a touché l'établissement où ils sont étudiants.

Elle a su tirer de chacun d'eux leur plus grande noirceur pour nous la montrer au cours du roman. Pour la plupart perdus et sans frontières entre le bien et le mal, ils ont tous à leur façon le besoin de s'exprimer, de se montrer, de prouver que leur vie leur appartient. Pour cela ils brisent les autres, les détruisent à petit feu sans vraiment penser à l'effet qu'auront leurs propos ou gestes.

Lindsey Lee Johnson nous propose des personnages authentiques, que j'ai pour ma part très bien visualisés car certains m'ont rappelé des personnes croisées à des moments de ma vie. J'ai lu quelques livres sur le sujet du harcèlement mais jamais aucun ne m'avait autant choquée et ni paru si concret.

Ce livre qui traite d'un sujet grave est pour ma part une belle découverte, je dis belle car Lindsey Lee Johnson a su rendre si réelle son histoire que j'avais souvent l'impression d'être près des narrateurs, d'assister en direct à toutes les scènes, sans pouvoir les arrêter.

J'étais dans une impuissance totale, un ressenti qui m'a fait froid dans le dos et fait me poser de nombreuses questions.

En bref,

Une histoire qui traite avec brio le sujet du harcèlement, j'ai été écœurée et indignée par l'attitude des personnages. Avec un rythme constant, l'auteur m'a plongée dans cette histoire qui embarrasse tant elle prouve que la méchanceté gratuite peut réellement briser une tierce personne. Je vous recommande de lire ce livre si vous avez le cœur bien accroché.

Merci aux éditions JC Lattès pour ce service presse.

#Clarisse