samedi 20 janvier 2018

Pour Siri avec amour, de Judith Newman






Titre : Pour Siri avec amour
Auteur : Judith Newman
Date de sortie :  17 janvier 2018
Thèmes : Essais et documents
Prix : 20,90€ Format Broché
Maison d’édition : JC Lattès
Note : 3/10


Résumé :

Suivez dans cet essai écrit par la maman d’un enfant autiste le quotidien de Gus (atteint de TSA – troubles du spectre autistique), de son frère jumeau Henry, de leur papa John et de leur maman Judith.
L’auteure raconte au fil des pages les aventures de sa famille, liées aux particularités de Gus, un petit autiste si particulier, mais en même temps si attachant.
Découvrez leurs journées entourés de rires, de trains, de situations cocasses, parfois gênantes, mais dont ils se sortent toujours.


Mon avis :

Alors, moi qui ai l’habitude de rédiger des avis sympathiques, même quand on s’attaque à mes domaines de prédilection, ici, je vais être beaucoup moins gentille.

« Pourquoi ? », me direz-vous. Et bien déjà, le titre et l’illustration du livre ne reflètent pas DU TOUT son contenu intégral…en effet, « Pour Siri avec amour » n’est qu’un chapitre de cet essai, donc quelques pages sur presque 300…
De plus, le slogan « Une mère, son fils autiste et la tendresse des machines » ne synthétise pas ce qu’on s’apprête à lire. En regardant la première de couverture, le lecteur se dit « cool, je vais plonger dans le quotidien d’un enfant autiste fasciné par les machines et les nouvelles technologies »…détrompez-vous ! Et si vous voulez être trompés davantage, retournez le bouquin et parcourez donc la quatrième de couverture…ce qui est reflété dessus, c’est un centième de ce que contient le livre, et encore je suis sympa.

Ensuite (non, le massacre n’est pas terminé), parce que manque de pot pour Mme Newman, je suis autiste moi aussi (autiste Asperger, plus précisément), et en terminant ce livre, j’étais soulagée, car il ne me restait plus rien à faire (à part cette chronique !), j’avais fait mon devoir de chroniqueuse : lire le livre jusqu’au bout. Mais quand je découvre à quelques pages de la fin, précisément en page 279, que vous parlez de « maladie mentale » et de « pathologie » (je cite votre propre texte et vos propres mots) pour qualifier l’autisme, là je me dis qu’on touche vraiment le fond.

Il en est de même pour vos états d’âme entremêlés de politique tout au long de ce livre, qu’on retrouvera quelques fois, et dont on se fout royalement.
Pareil pour vos relations avec telle chanteuse ou tel écrivain. On s’en fiche aussi que vous travailliez au Times et que vous vous en vantiez pendant des pages et des pages. Et la place véritable de l’autisme là-dedans, vous m’expliquez ? Eh bien oui, inexistante. Et c’est dommage, car c’est censé être la base de votre roman, zut de zut.

Enfin, on ne connaît même pas le degré d’autisme de votre fils, Gus. On ne sait pas s’il est plus de type Asperger, autiste sévère…et les clichés vont bon train aussi, dans ce livre : les autistes qui ne regardent pas les personnes à qui ils font la conversation, les intérêts restreints à tout bout de champ, l’ignorance totale des sentiments amoureux et amicaux (ou du moins le manque de « filtre »).

Cela aurait été intéressant de connaître l’endroit sur le spectre où se situe votre bambin, ça aurait aidé pas mal de parents je pense. A la place, vous vous contentez de dire qu’il est autiste, et de décrire ses comportements. Je ne ressens même pas de votre part (en tout cas, dans votre œuvre ici critiquée) une once d’empathie pour Gus. Pas mal de neurotypiques* (*personnes non autistes) disent qu’on a pas d’empathie, nous les autistes, qu’on ne se met pas suffisamment à la place des autres. Mais faudrait parfois vous regarder.

En bref, je ne vais pas épiloguer pendant 2500 ans. Juste pour dire que je n’ai du tout aimé ce livre, que je suis bien contente de l’avoir terminé et que je ne le recommanderai pas pour comprendre l’autisme et ses vicissitudes.


Merci beaucoup malgré tout à la maison d’édition JC Lattès pour ce service presse !


#Charløtte

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